mercredi 6 avril 2016

MUSIQUE : Volo à la Manufacture Chanson

N°2/ Zoom sur la nouvelle chanson française : Volo

Deux frérots, deux guitares, des textes ciselés et des mélodies entêtantes, voici le groupe Volo composé de Frédo (ex membre des Wriggles) et Olivier Volovitch, en concert dernièrement à Paris pour notre plus grand plaisir.



Pas si nouveaux dans le paysage de la chanson française, les frères Volo ! Voilà 15 ans que Frédéric et Olivier Volovitch chantent leurs titres auprès d’un public fidèle, du Théâtre des Blancs Manteaux à l’Olympia, en passant par le Trianon et, en mars 2016, la Manufacture Chanson à Paris. C’est dans une petite salle comme celle-ci, d’une cinquantaine de places environ, que s’apprécient le mieux les chansons de Volo. Après quatre albums, leur répertoire commence à être bien fourni, et l’on a même eu la chance d’entendre quelques-unes des nouvelles chansons qui composeront leur prochain opus.

Mais Volo en live, qu’est-ce que c’est ?

Deux chanteurs-guitaristes, aux voix à la fois proches et complémentaires. Au début, on a du mal à distinguer qui est qui sur le disque et puis à force, on sent la différence. Olivier c’est l’amoureux, le timbre aigu, la douceur et le souffle. On lui doit quelques-unes des plus belles ballades du groupe comme T’es Belle ou Le Ciel est gris. Frédo, c'est l'inspiré, le timbre chaud, un vibrato particulier, le phrasé mélodique et percutant. Auteur de La Finale ou Les Lapins pour la touche humoristique, mais aussi des plus touchants morceaux Elisa et Fiston

Sur scène, Oliv' et Frédo se donnent la réplique en chanson. Leurs voix s'accordent parfaitement, comme les deux profils d'un même visage, une sorte de Janus musical où l'harmonie s'impose. Cette belle alchimie est portée par des textes de qualité aux thèmes divers et variés. Des histoires sympas (C'est pas tout ça), des situations banales dans lesquelles se produisent l'improbable (Le Syndrome), des voyages et des balades (Montréal, Dimanche), quelques souvenirs nostalgiques (17 ans, J'ai r'trouvé), de l'amour (Tu Connais) et bien-sûr, un peu de politique (Le Medef, J'hésite, Aucun doute…). Aujourd'hui, rares sont les groupes engagés qui proposent des textes aussi subtils que Volo. Avec un détachement feint, ils poussent l'auditeur à réfléchir et à s'interroger en citant de simples faits, et en évitant ainsi de passer pour des donneurs de leçon. L'une de leurs plus belles chansons est peut-être Jours Heureux, sur le sujet difficile des conflits au Proche et au Moyen-Orient.

Guitaristes autodidactes, les frères Volo n'en sont pas moins de très bons musiciens, qui jouent comme ils chantent : instinctivement, avec beaucoup de ressenti et de passion. Leurs morceaux ont le mérite de proposer des choses nouvelles, étonnantes, qui font leur force et leur originalité.

On a donc vraiment hâte d'écouter leur prochain album, déjà très prometteur… En attendant, si vous en avez l'occasion, je vous invite à les découvrir sur la toile mais surtout en live, s'ils passent près de chez vous.